La composition et le nombre d’or

Nombre d’or ou Phi

Utilisé depuis la nuit des temps [1], dans l’architecture [2] comme dans les œuvres d’arts [3], le nombre d’or est parfois contesté. Sa rigueur mathématique, son modulor et son coté "utopique" lèvent bien des boucliers. On le retrouve néanmoins dans de nombreuses compositions et aussi dans la nature : dans la géométrie des pommes de pins et dans la structure des coquillages nautiles.

La construction d’une composition :

L’orientation de votre toile/papier est à étudier en premier lieu. Vos sujets sont-ils plus intéressants dans un format vertical, horizontal, rond, carré... ? Il vous faut comprendre votre composition dans sa globalité : Tous les éléments de ce que vous allez peindre ou dessiner doivent entrer en ligne de compte.

Le regard et la composition :

Le regard doit-il se porter sur un élément particulier du dessin ou de la peinture ? Vous pouvez guider la lecture de votre toile vers cet élément. Exemple : Avec une ligne particulière d’un vêtement, vous pouvez forcer le regard à glisser vers le portrait de votre sujet. Le sens de lecture (en occident) de gauche à droite et de haut en bas contribue à la "lecture" de l’œuvre. Votre composition doit en tenir compte : Lors d’une première approche, le regard fini sa course vers la droite de l’œuvre. Si rien n’a encore accroché l’attention à cet endroit, le regard peut s’évader.

Construction d’un rectangle d’or

Voyez la figure à gauche et en haut pour construire un rectangle d’or : Tracez un carré, du centre d’un des cotés (marqué C) et tracez un arc de cercle passant par un angle opposé. Déduisez ainsi la longueur du rectangle. Vous obtenez votre rectangle d’or.

Figure du centre : Reportez la petite longueur sur le petit coté du rectangle. Cette petite longueur vous permet de tracer le même rapport que précédemment. L’intersection permet de fixer la position d’une composition simple basée sur le nombre d’or comme dans la figure du bas. Voici d’autres exemples :

Une esquisse pour vérifier la composition :

Imaginez vos sujets sous formes de volumes géométriques simples. Esquissez avec les bonnes proportions. Vérifiez la position de vos sujets et imaginez le rendu final. Prenez le recul nécessaire pour éventuellement modifier.

L’accrochage de l’œuvre :

Le format de l’œuvre mais aussi sa dimension et la façon dont celle-ci sera suspendue influent sur la composition. Imaginez un triptyque de tableaux. L’espace entre les tableaux joue sur la composition de chaque pièce. A vous d’étudier la dynamique rendue par ces espaces pour votre sujet.

Bien que les hauteurs d’accrochage des tableaux soient assez standardisées par la hauteur des murs des galeries, rien ne vous empêche de créer une composition particulière. Créez pour des tableaux posés au sol, fixés à six mètres de haut ou encore au plafond. La déformation liée aux distances devra être considérée. Prenez pour exemple les vitraux d’une église : Vous les voyez depuis le bas, les Saints vous observent. Les dimensions des corps sont ajustées pour ne pas contrarier l’œil.

Créer et contrarier les règles :

Si des artistes, photographes et architectes de talents ont utilisé le nombre d’or, l’emploi systématique de ces règles limite fortement les créations. Ainsi, le sujet peut être centré pour renforcer une idée de symétrie. La recherche de composition se doit d’être travaillé et bien réfléchie. Une composition créatrice et novatrice dominera sur une composition aux tiers plus ordinaire. Vous pouvez "dompter" la scène par d’autres techniques : La trajectoire du regard de l’œil peut être attirée par un sujet lumineux dans une ambiance terne. Bousculez les habitudes.