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La photographie en falaise. Topo et technique.
samedi 13 novembre 2004, par ,
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Imaginez-vous suspendu à plusieurs centaines de mètres du sol, faisant abstraction complète du vide pour assurer l’équipement des voies d’escalade ou pour photographier un grimpeur.

Délicat me direz-vous ? Pour Gilles Brunot, auteur de topos d’escalade , cet exercice est devenu plus qu’anodin [1]. Pour Art-logic.info, en interview, il vous révèle quelques secrets :

Quelles difficultés rencontres-tu dans les voies d’escalade ? Peux-tu livrer quelques astuces ?
La facilité inciterait de photographier le grimpeur depuis le bas de la falaise. Malheureusement, les résultats seraient souvent bien médiocres, le point de vue donnerait surtout sur les fesses du sportif ! L’emplacement idéal pour photographier se situe plus ou moins à même hauteur que le grimpeur. Un aplomb bien au-dessus de lui, mais pas à la verticale, permet d’avoir une vue plongeante. Pour ces prises de vues, la suspension dans le baudrier au bout d’une corde est souvent nécessaire. Ni l’ombre du photographe ni la corde ne sont désirable dans le champ (il faudra alors parfois la remonter). Dans les falaises surplombantes, le photographe qui ne touche pas le rocher, aura tendance... à tourner ! Dans les grandes voies, on pourra photographier depuis le relais le leader de cordée s’il part en biais ou en traversée. Le leader arrivé au relais photographiera le second de cordée, avec en arrière plan le paysage et le vide.
Les meilleurs résultats sont obtenus par deux cordées. Une cordée photographiée par l’autre cordée. Le second d’une cordée photographiant le leader de l’autre cordée. ...Vous me suivez ? L’objectif à grand angle est vivement recommandé pour ces prises de vues. A l’opposé, pour les topos d’escalade, le tracé des voies demande un important recul pour obtenir une image peu déformée. Une grande focale est ainsi nécessaire.

Dans la conception des topos d’escalade moderne, quelle place prend la photographie ?
L’appareil photo a deux utilités dans les topos d’escalade :
D’une part, les photos d’agrément colorient copieusement les topos modernes, ( la baisse des coups d’imprimerie y est probablement pour quelque chose.)
D’autre part l’outil informatique permet de dessiner directement sur une photo et assure la description des voies d’escalade.
Un topo de bonne qualité est réalisé en impression offset avec une qualité de 300 dpi (300 points d’encre par pouce). Pour une dimension de page de 15x21 cm (taille courante d’un topo), un bon piqué d’image nécessite soit une photo en argentique, soit un fichier numérique de 4,4 mégapixels (en théorie). Un capteur de 5 à 6 Mpx minimum est préférable pour permettre le recadrage de la photographie.
Jusqu’à présent, je travaille avec des diapositives numérisées avec l’excellent scanner de mon imprimeur. Le temps de finir la pellicule, de la développer et de la scanner, impose de longs délais. Pour accéder plus rapidement à mes photos, la baisse des prix des réflex numériques m’incite à quitter l’argentique.

Dans tes topos, on retrouve des photographies retouchées mais aussi des dessins. Pourquoi ?
En Haute-Savoie, la réalisation d’un topo d’escalade directement sur photo n’est possible que dans certains sites d’escalade : Le rocher ne doit pas être masqué par les arbres (c’est rarement le cas !). La falaise doit être à peu près rectiligne afin d’éviter des zones vues de profil, qui faussent les proportions par rapport à une observation de face. La falaise doit pouvoir être photographiée dans un axe plus ou moins perpendiculaire et à une distance raisonnable. C’est presque exclusivement possible dans les secteurs d’altitude, au-dessus de la limite des forêts où l’on peut prendre un recul adéquat.
Le cliché étant destiné à l’impression, des corrections de couleurs sont effectuées sur écran calibré, de même qu’un dépoussiérage des diapositives argentiques. Pour dessiner les tracés des voies d’escalade, la photo est importée dans un logiciel de dessin vectoriel.
La seule difficulté est de se souvenir à quel endroit précis passent les voies : Un exercice bien plus difficile qu’il y semble ! Pour les falaises qu’on ne peut photographier dans leur entièreté, le topo est dessiné, éventuellement avec l’aide d’une photo d’une partie du rocher. Là encore j’utilise le logiciel : Le premier dessin fait à la main sur site est scanné puis redessiné en vectoriel. Le dessin manuel est ensuite supprimé du fichier.
L’avantage du dessin vectoriel, outre la propreté des tracés, est de pouvoir apporter ultérieurement des corrections très facilement (ajouter de nouvelles voies, modifier un tracé inexact).
Gilles Brunot, grimpeur, auteur de topos d’escalade
mais aussi webmaster de Escalade-74.com
[1] Attention : pratiquer l’escalade ou la photographie en falaise peut être dangereux : Ne pratiquez pas l’escalade ou la photographie en falaise sans l’encadrement d’un professionnel ou d’un guide. Des connaissances techniques sécuritaires sont indispensables pour pratiquer en toute quiétude.
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Messages
1. un peu d’aide svp !!!, 25 mai 2007, 15:27, par Dcime
voila tout d’abord bonjour a tous, je recherche des informations suplémentaires, je suis en train de construire un site internet sur l’escalade en Maurienne et j’aimerais mettre des photos prise par mes soin sur mon site mais je me sent pas de partir a l’aventure dans une voie technique genre 7b. voila j’espere avoir des réponses merci
1. un peu d’aide svp !!!, 29 mai 2007, 19:47, par Gilles
Salut
C’est quoi le problème ?
S’il s’agit de voies courtes (moulinettes), tu te pends à une corde depuis le haut de la falaise.
Si c’est une grande voie, c’est plus compliqué : soit faire une voie facile parallèle et assez proche (quitte à prendre un téléobjectif), soit accéder à pieds au sommet et descendre avec une grande corde spéléo (ne pas oublier de faire de nombreux fractionnements si la corde frotte), soit trouver un premier de cordée fort grimpeur ! Mais je suis sûr qu’en Maurienne on trouve des voies moins dures que 7b... commence par celles-là.
Gilles